Ils n'ont pas l'intention d'abandonner le combat et s'attellent tous les jours à l'entretenir : les membres de la Coordination 47, collectif des associations anti-Ligne à grande vitesse de Lot-et-Garonne, reviennent à la charge. Ils ont ainsi écrit un courrier aux élus du département (conseillers généraux, parlementaires et maires des communes concernés par le tracé) et au président de la Chambre de commerce et d'industrie de Lot-et-Garonne, les invitant à s'associer à eux pour une motion adressée au secrétaire d'État en charge des transports. Motion lui demandant de suspendre l'enquête publique prévue en octobre prochain par Réseau Ferré de France pour la LGV Bordeaux-Toulouse.
Nouvelle prise de position de Francesco Testa, conseiller départemental de Cahors-2, par rapport aux enjeux que recouvre le projet de LGV Toulouse Bordeaux.
Le projet de LGV Toulouse Bordeaux suscite le débat. (©Wikimedia Commons)
« Leçon de parrêsia, le courage de la vérité ! » tel est l’appel lancé par Francesco Testa, conseiller départemental de Cahors-2, dans sa tribune où il rappelle les enjeux que recouvre ce projet de LGV Toulouse Bordeaux.
« Exister, c’est résister » selon Jacques Ellul (grand professeur de droit de Bordeaux). Résister, oui mais avant tout à la pensée fossilisée, enkystée dans de fausses certitudes. Et la ligne TGV Bordeaux – Toulouse en est un symbole criant. Comment peut-on autoriser l’artificialisation de 4000 hectares de terre (agricoles, forêts, zones humides…) quand on sait tout ce que l’on sait ! L’État proclame par la loi du 22 août 2021 portant lutte contre le réchauffement climatique, la fin de l’artificialisation des sols et met sans état d’âme des milliards dans un projet comme celui-ci. Force est de constater que dans tous ces paradoxes auxquels on ne peut s’habituer, l’État souffre d’une aporie conceptuelle dès qu’il parle de transition écologique. Voilà ce qu’est l’idée saugrenue de vouloir faire de l’écologie sans écologistes aux manettes, on triche, on tergiverse, on procrastine. Dans cette époque formidable de faux-semblants, de communications trompeuses que nous vivons, nous sommes passés du ruissellement à la cascade de mépris. Nietzsche a traduit ces situations contradictoires en une seule phrase : « l’État est le plus froid des monstres froids ». Peu lui importe qu’une femme pour accoucher doive faire à minima une heure de voiture parce qu’on a fermé l’hôpital de proximité, du moment que la Métropole Toulousaine soit reliée à la Capitale en moins de trois heures. C’est une question de choix !
Ci joint les trois types de lettres que nous avons adressées aux élus du 47.
1) L'une aux conseillers généraux du 47. Ils sont 40.
2) Une autre aux élus conseillers régionaux ( 8 ), aux députés ( 3 ), aux sénateurs ( 2 )
3) Une autre aux 23 maires des communes impactées par le GPSO dans le 47.
Le corps de la lettre est identique dans les trois cas, seule la conclusion est adaptée à chacun des destinataires.
Le projet de LGV au Pays Basque Nord est né dans les années 1990. © Guillaume FAUVEAU
Le tour de table d’Alain Rousset pour financer la LGV Bordeaux-Dax-Toulouse est terminé. Il manque au pot 336,4 millions d’euros bruts car certaines collectivités territoriales dont la Communauté d’agglomération Pays Basque ne se sont pas laissé prendre au piège. Pourtant la Région avait consenti des “remises” à certains (par exemple les 147 millions demandés à la CAPB sont devenus 54) pour les faire entrer dans le giron.
En pure perte.
Une incertitude sur les coûts
D’emblée, sur le montant de 14,3 milliards d’euros quelques réserves sont émises :
“Les montants indiqués en euros courants sont calculés sur la base d’hypothèses de taux d’actualisation et de calendrier de réalisation demeurant à confirmer mais démarrant en tout état de cause en 2024.”
“Ces coûts sont également susceptibles d’évoluer pour intégrer notamment les modifications de programme non prévues au stade actuel de définition ou encore toute modification liée à des évolutions législatives et réglementaires.”
Cela a pu en refroidir certains, conscients de la dérive des coûts de la LGV dans le passé, +6,4% en moyenne, +19,2% sur la première phase de la LGV Est.
Pieds et poings liés
Lire la suite : Le financement de la LGV, un marché de dupes
Réforme ferroviaire :
Un amendement adopté qui remet en cause le financement de Bordeaux-Toulouse.
L’Etat et les collectivités territoriales devront payer 30% de plus
La réforme, en discussion depuis mardi au Palais-Bourbon, vise principalement à stabiliser la dette de 44 milliards d’euros du secteur ferroviaire et à préparer l’ouverture totale à la concurrence. La réforme prévoit une organisation en trois entités: SNCF Mobilités, opérateur ferroviaire, SNCF Réseau, gestionnaire d'infrastructures, et un établissement public de tête, nommé SNCF, qui chapeaute les deux autres.
Les députés ont aussi voté jeudi «une règle d’or» pour freiner la dérive de l’endettement du système ferroviaire
Les députés ont voté jeudi une "règle d'or" pour freiner la dérive de l'endettement du futur gestionnaire d'infrastructures "SNCF Réseau", en contraignant l’État et les collectivités territoriales à financer le développement de nouvelles lignes qu'ils souhaiteraient.
SNCF Réseau continuera à financer la maintenance du réseau, mais "sur les lignes nouvelles, on n'exigera pas de financement de SNCF Réseau qui ne serait pas susceptible de lui être remboursé", a résumé le rapporteur du texte, Gilles Savary (PS).
"Dans ce cas-là, les projets d'investissement de développement seront financés par l’État et les collectivités territoriales", a-t-il expliqué dans son amendement voté à l'occasion de l'examen de la réforme ferroviaire.
Il s'agit de mettre fin aux "projets pharaoniques" de lignes à grande vitesse, des "projets politiques" pour faire plaisir aux élus qui ont fait exploser l'endettement du groupe et se sont faits au détriment de l'entretien du réseau existant, a souligné M. Savary.
En dix-sept ans, la dette de l'ensemble du système a plus que doublé (à 44 milliards d'euros), en partie à cause du lancement de quatre nouveaux tronçons à grande vitesse qui seront inaugurés d'ici 2017 sur les lignes Paris-Strasbourg, Paris-Bordeaux, Paris-Rennes et Paris-Montpellier.
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