15 juin 2025 - Sud Ouest
L’association sur la déclaration des droits du Ciron.© Crédit photo : Archives SO
Après un an de réflexion, l’association Ciron Bien Commun est née. Son objectif est de défendre les droits de la vallée du Ciron face à tous les projets qui représentent « un risque d’atteinte pour l’écosystème », la LGV Bordeaux-Toulouse en tête
Ils ne sont plus aussi nombreux qu’aux premières réunions, mais qu’importe, les quarante personnes présentes sont déterminées à aller au bout. Réunie ce 10 juin à Sauviac, l’assemblée du « peuple du Ciron » a voté les statuts de l’association Ciron Bien commun et élu un conseil d’administration. Cette entité a vocation à donner des droits à la rivière, affluent de la Garonne qui traverse le plateau des Landes de Gascogne, et la vallée du Ciron,une zone naturelle très sauvagequi abrite, par exemple, une hêtraie préhistorique unique en Europe, et dont les brumes d’automne seraient le secret des grands vins liquoreux de Sauternes.
La démarche, inédite, a été lancée l’été dernierà l’initiativedu Départementet d’universitaires du DU droit de l’environnement à l’Université de Bordeaux.
Après des réunions publiquesqui ont attiré jusqu’à 200 personnes à Préchac notamment,des ateliers ont été organisés depuis le mois de février. L’objectif était de formaliser une communauté pour défendre la déclaration des droits, rédigée dans sa première mouture par Hubert Delzangles et Alexandre Zabalza, professeurs de droit et leurs étudiants.
Jusqu’à la dernière réunion, chaque mot de la déclaration des droits a été débattu, notamment l’article 4 qui dispose que la vallée du Ciron a droit à la protection qui implique de prendre toute mesure pour empêcher les activités qui représentent un risque d’atteinte ou un préjudice pour l’écosystème. Alors que le projet deligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouseest vu comme le plus urgent à combattre pour les participants, certains ont aussi évoqué la sylviculture. « Il y a des milliers d’autres dangers que la LGV qui pèsent sur le Ciron. »
Un recours contre la LGV
Vingt-quatre membres ont été élus pour constituer le conseil d’administration. Si la plupart sont retraités et militants par ailleurs, ils sont issus de professions et d’origines diverses : Préchac, Villandraut, Cours-les-Bains, Bernos-Beaulac, Captieux, Coimères… Le porte-parole du collectif Forêt vivante Jacques Pons, et le président de la Sepanso Gironde, Philippe Barbedienne en font partie, ainsi que les maires de Préchac et Sauviac notamment.
Le président est Jean-Yves Boutet. Cet expert naturaliste indépendant, également membre de l’association Adryades et de la Société linnéenne de Bordeaux, est l’ancien directeur de l’environnement au Département.
L’un des objectifs à court terme est d’agir en justice, en déposant notamment un recours contre le projet de LGV, avec l’espoir que la justice reconnaisse les droits de la nature.