Explosion des coûts, conflits avec la SNCF et les collectivités locales… Les freins s’accumulent sur le chemin de la future LGV de Lisea.
Chantier de la LGV dans le Grand Poitiers, en septembre 2014. Lisea / T. Marzloff
"Bordeaux et Paris n’ont jamais été aussi près d’être aussi proches", martèle depuis le 1er février la publicité de Lisea, le concessionnaire de la future ligne à grande vitesse qui reliera les deux villes en 2h05 dans deux ans. Difficile d’en dire autant des partenaires impliqués dans ce projet aussi pharaonique que mal ficelé?! A l’heure des plans d’austérité, son coût de 7,8 milliards d’euros affole les esprits, même si c’est un consortium privé qui porte 50% du financement. Lisea, piloté par Vinci, le géant du BTP, aux côtés de CDC et d’Axa, est d’ailleurs la plus grosse concession privée d’Europe continentale.
Déjà épinglée par la Cour des comptes en octobre dernier, la LGV fait aussi l’objet d’un bras de fer avec les collectivités locales, qui ne veulent plus payer la facture des travaux, et avec la SNCF, qui menace de ne pas faire rouler autant de trains que prévu. Résultat : l’Etat vient de nommer Jean Auroux comme médiateur. L’ex-ministre du Travail doit calmer les esprits et remettre tout le monde autour de la table des négociations. Pas simple?!
Lire la suite : La vérité sur les obstacles de la ligne LGV Tours-Bordeaux
NdlR TGV-Albret : Quelques personnes pensent que le moment a été bien choisi, juste avant les élections départementales...,mais toute action contre la LGV reste la bienvenue.
L’association d’élus contre la création de la LGV Bordeaux-Toulouse est venue rappeler, hier, à la préfecture, les annonces du secrétaire d’État.
Les élus d’Alternative LGV ont déchargé une dizaine de transverses sur les grilles de la préfecture.
© PHOTO PHOTO THIERRY-DANIEL VIDAL
« Les choix qui ont été faits ces dernières années, notamment de lancer quatre LGV nouvelles en même temps, se sont faits au détriment […] de l'entretien des infrastructures existantes. » Cette phrase prononcée, la semaine dernière, par le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Mais pour être certain qu'elle ait un écho suffisamment retentissant, l'association d'élus Alternative LGV, est venue relayer la bonne parole jusque dans le bureau du secrétaire général de la préfecture, Jacques Ranchère, hier après-midi.
Lire la suite : Alternative LGV en attente de prises de position claires
CADE
Alors que les Collectivités sont invitées, par le Préfet en charge du dossier de LGV du GPSO, à revoter par un avenant à leur première délibération sur le Plan de financement (en enlevant les conditions qu’elles y avaient mises de peur des recours), on sait que l’un des arguments sur lesquels ce projet s’appuie est fondé sur la certitude affirmée de voir l’Europe abonder à hauteur de 20, sinon 30% ( 30 à 42Mds, à minima et sans l’inflation prévisible à venir sur les coûts). Nous sommes loin de cet argument que nous jugeons fallacieux car L’Europe finance si il y a du transfrontalier (avec l’Espagne) et que le projet de ligne nouvelle s’arrête aujourd’hui…à Dax. La suite est une autre histoire ! La « messe n’est pas dite »…
Bien sûr, les élus décideurs « cocoricotent » sur la subvention qui vient de tomber: pourtant, ils sont loin du compte, en voici le détail – SNCF Réseau avait déposé deux dossiers de demande de subvention dans le cadre de l’appel à projets« Mécanisme pour l’interconnexion européenne (MIE)»; ils attendaient 200 millions et en ont obtenu 60: 27 pour la sortie de Bordeaux (AFSB), 32 pour les études Bx/Toulouse et Bx/ Dax. (Ils ont aussi obtenu 9 millions pour les études sur le Pau/Canfranc, et 27 pour Bayonne/ Dax en amélioration de la voie existante). Preuve que l’Europe ne s’est engagée à rien, et encore moins à la hauteur des pourcentages demandés pour le Plan de financement.Ligne grande vitesse Bordeaux[56384] demande SNCF
L’intense lobbying des régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie et du gouvernement a donc accouché d’une somme infime.Certes ils affirment que ce n’est qu’un début(Sud Ouest) mais on est encore très très loin du compte.
NdlR TGV-Albret : Nul part est écrit que les nouveaux projets ( Bordeaux-Toulouse et Bordeaux -Dax) sont différés, ni annulés !
Extrait de l'article "Le Parisien" du 18 février 2015 : ( détails de ce qui va être décalé)
Des réaménagements de gares et travaux décalés
Le secrétaire d'Etat aux Transports et les dirigeants de la SNCF ont annoncé mercredi soir qu'entre 15 et 20 chantiers de réaménagement de gares qui devaient démarrer en 2015 ou 2016, sont reportés à 2017. Ainsi en est-il à Laval (Mayenne). Idem pour une demi-douzaine d'opérations de renforcement de la signalisation -permettant de diminuer l'écart entre deux trains et donc d'augmenter la fréquence.
«La mise en service en 18 mois de quatre LGV exige la mobilisation d'un nombre très important de spécialistes», a détaillé le président de SNCF Guillaume Pepy. Or, «on n'est pas capables, en deux ou trois ans, de former des essayeurs en signalisation», a-t-il expliqué, soulignant que «ce poste nécessite 20 ans de métier», et que seules «quelques dizaines de personnes» ont cette qualification.
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a annoncé mercredi à l'Assemblée nationale que les projets ferroviaires nouveaux seront différés, afin de consacrer l'ensemble des moyens financiers disponibles à la maintenance du réseau.
M. Vidalies entend ainsi améliorer la qualité des transports du quotidien.
"Il faut passer du curatif au préventif et c'est pour répondre à ce défi que SNCF Réseau (le gestionnaire des infrastructures ferroviaires, ndlr) a informé un certain nombre d'élus que de nouveaux travaux d'amélioration, de construction de nouvelles gares, allaient être différés de deux ans", a déclaré Alain Vidalies, interrogé par la députée PS des Côtes-d'Armor Viviane Le Dissez.
Lire la suite : Le gouvernement diffère les nouveaux projets ferroviaires ????????????
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