1 septembre 2024- Actu Toulouse et la Dépêche
Depuis vendredi 30 août 2024 soir, des militants écologistes vivent dans les arbres de Castelnau-d'Estrétefonds, au nord de Toulouse. Voici ce qu'il se passe.
Une dizaine de militants sont mobilisés depuis vendredi 30 août 2024 soir à Castelnau-d’Estrétefonds, au nord de Toulouse, à la manière des actions menées sur l’A69. (Paul Halbedel – Photo d’illustration)
Depuis vendredi 30 août 2024, 18 h 30, ils vivent perchés à 25 mètres de haut. ÀCastelnau-d’Estrétefonds, au nord deToulouse, unedizaine de militants écologistesâgés de 30 à 50 ans, venus de Toulouse et d’Ariège, entre autres, se sont installés sur un site qu’ils ont jugé « remarquable en termes de biodiversité ».
Un lieu où des frênes et érables vieux de plusieurs décennies sont en péril pour un projet pourtant très attendu dans l’agglomération toulousaine : laLigne à Grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse, qui permettra de rejoindre Paris par train plus rapidement à l’horizon 2032.
Le tracé de la LGV sur un « endroit riche d’animaux »
Mais le tracé de son passage n’est pas du goût de plusieurs associations, dont leGroupement national de surveillance des arbres (GNSA)et ses fameux « écureuils » qui logent actuellement dans les arbres du nord-toulousain. Ils ont fait appel à la justice contre le projet.
« La SNCF compte faire arriver la LGV et rejoindre les voies existantes par ce corridor naturel à Castelnau-d’Estrétefonds. On réclame d’autres solutions et un dossier complet qui cherche àlimiter l’impact sur l’environnement.Ici, certes, ce n’est pas une forêt magistrale, mais on est dans un endroit riche d’animaux », assure Thomas Otto, l’un des grimpeurs appelés « écureuils » du GNSA.
A 50 ans, lui, se trouve en haut de l’un des deux arbres occupés depuis hier soir. « Et je peux vous dire que c’est riche d’animaux. On a vu des chouettes, des lapins, on est à côté de L’Hers où passe la loutre. On entendbeaucoup de biodiversité« , témoigne-t-il auprèsd’Actu Toulouse.
Un recours en justice
Les associations écologistes ont déposé alors unrecours contentieux auprès du tribunal administratifau mois de juin dernier. « Mais il a été reporté deux fois. Il devrait être jugé le 16 septembre », avance Thomas Otto. Sauf qu’il dépasse une date fatidique aux yeux des militants. « La SNCF pourrait prévoir d’abattre les arbres à partir de demain, dimanche 1ᵉʳ septembre et on pourrait se retrouver dans le même cas que l’A69 », explique-t-il.
Dimanche pourrait effectivement marquer le départ de la première phase de réalisation de la LGV. Le coup d’envoi duprojet de défrichement de plus de 2,5 hectares, dans le cadre des travaux d’aménagements ferroviaires au nord de Toulouse (AFNT), sur une portion de plus de 17 km entre Toulouse et Castelnau-d’Estrétefonds.
Là, la SNCF compte faire passer quatre voies reliant Toulouse Matabiau à la nouvelle ligne GPSO, pour Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest. Une opération AFNT qui marquerait, aussi, le lancement du futurService Express Régional Métropolitain (SERM) Toulousain.
Les écureuils camperont jusqu’à la décision de justice
Et c’est bien cela que les « écureuils » espèrent repousser. Thomas et les autres militants sur place comptent rester jusqu’à ce que la justice prenne une décision.
Des rondes vont être menées pour protéger cette zone. Un peu à la manière de laZAD de l’A69 entre Toulouse et Castres, mais cette fois, avec plus d’espoir, car il s’agit de la toutepremière action concernant la LGV entre Toulouse et Bordeaux.
« Des gens dorment au sol et assurent les ravitaillements. Dans la semaine, il y a des personnes qui tourneront parce qu’on a nos jobs, nos familles… », dévoile Thomas Otto. Alors que du côté des forces de l’ordre, les gendarmes sont sur le qui-vive depuis ce samedi 31 août 2024 matin.
Mais pour l’instant, aucune action n’est engagée. « Si on les pousse, ils vont monter sur l’arbre d’à côté », a expliqué la gendarmerie àActu Toulouse. Serait-ce le début d’une lutte, aussi longue quecelle de l’A69? Affaire à suivre.