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Gironde : des militants anti-LGV font leur ZAD à Cadaujac
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11 mars 2024 - Sud Ouest

Gironde : des militants anti-LGV font leur ZAD à Cadaujac

Les militants ont occupé le jardin d’une maison condamnée à la démolition à l’angle des rues du Bois du Pont et Paul-Verlaine pour y développer des ateliers le temps d’un dimanche© Crédit photo : O. D

Des militants de collectifs anti-LGV réunis sous l’appellation « LGV non merci » ont investi ce dimanche 10 mars le jardin d’une maison promise à la démolition par le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) pour y développer une « zone d’activités dominicales » le temps d’une journée

Banderoles et pancartes accrochées sur une clôture donnent le ton : « Lignes à grande vitesse, non ! Train de proximité, oui », « Non à l’impôt LGV », « Territoire en danger ». Dans le jardin d’une maison aux volets fermés, la vie reprend. Atelier de jardinage pour certains, activité laine et bricolage pour d’autres. La scène se déploie à Cadaujac, le long de la voie ferrée Bordeaux-Toulouse, où TGV et trains du quotidien passent de temps à autre.

Un atelier de jardinage a permis de redonner symboliquement vie à ce jardin aujourd’hui inoccupé.

Un atelier de jardinage a permis de redonner symboliquement vie à ce jardin aujourd’hui inoccupé.

Olivier Delhoumeau
 

Bienvenue sur la ZAD, pas encore une zone à défendre mais zone d’activités dominicales. La manifestation est organisée par des collectifs citoyens sous la bannière commune « LGV non merci ». Le lieu est chargé symboliquement. En effet, plusieurs maisons de ce quartier résidentiel longeant les rails doivent être rasées. Certaines le sont déjà. Ces démolitions s’inscrivent dans le cadre duGrand Projet ferroviaire du Sud-Ouest(GPSO).

« On détruit des logements alors que des recours judiciaires sont en cours. C’est comme lacoupe d’arbres sur l’autoroute A69. On assiste à un passage en force depuis le début. Cette attitude est d’autant plus inadmissible que la création d’une troisième voie prévue pour les AFSB [aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, NDLR] s’avère inutile. En étudiant à la loupe les graphiques de circulation, l’association Trans’Cub a fait la découverte. Selon elle, les deux voies existantes suffisent à absorber l’ensemble du trafic. LGV, TER, fret, tout le monde peut se croiser », souligne une militante du collectif LGV-Nina (pour Ni ici, ni ailleurs).

Des pancartes « d’interdiction de démolir » ont été accrochées aux clôtures des maisons

Des pancartes « d’interdiction de démolir » ont été accrochées aux clôtures des maisons Olivier Delhoumeau

Ministre

Et de poursuivre : « Le pôle parlementaire qui réunit des sénateurs et députés girondins de différentes sensibilités politiques en est aussi convaincu puisqu’il a demandé un moratoire sur les aménagements. » Cette militante ose croire qu’un message d’espoir pourrait venir d’en haut, en particulier du ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete, qui s’interrogeait le 28 février dernier au micro de France Inter : « Est-ce qu’on doit continuer à développer les TGV pour relier les métropoles ou est-ce qu’on doit mettre le paquet sur le lien avec les petites et moyennes villes ? »

Les gendarmes étaient présents sur les lieux de cette occupation dominicale illégale, proche de la ligne ferroviaire.

Les gendarmes étaient présents sur les lieux de cette occupation dominicale illégale, proche de la ligne ferroviaire. Olivier Delhoumeau

Trains du quotidien

Le ministre ne parlait pas précisément du GPSO mais pour les collectifs citoyens, la réponse ne fait aucun doute. « Au lieu de dépenser des milliards, lancer des travaux sur dix ans et défigurer des paysages sur plus de 4 800 hectares, mieux vaut investir dans la rénovation de la ligne existante, améliorer la fiabilité des trains du quotidien. Ceux que les gens prennent le matin pour aller travailler à Bordeaux », lance un autre participant. Un membre du collectif Alt LGV Bx Sud se désole de l’impact qu’aurait le chantier LGV sur le plan environnemental, avec l’artificialisation de zones humides, de terres agricoles, etc. Présents sur les lieux, les gendarmes n’ont pas empêché cette manifestation qui a rassemblé environ 60 personnes.

 
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